Démarche synodale
Suite à l'appel du Pape François de faire réfléchir l'ensemble du peuple de Dieu à l'avenir de l'Eglise, la JIC a proposé une réflexion à ses membres. À l'aide d'un questionnaire créé par les jeunes du bureau, nous avons cherché à savoir comment les jeunes de notre mouvement et d'ailleurs imaginent l'Eglise de demain. Voici le résultat de cette réflexion que nous avons également communiqué au diocèse de Strasbourg et à Monseigneur Fonlupt, évêque en charge des mouvements d'action catholique au sein de la conférence des évêques de France.
I-Identité
II-L'Eglise et vous
1. Quels sont les lieux où tu te sens écouté/e et considéré/e ? 21 réponses
- En famille : 9
- Les amis : 9
- A la JIC / en équipe de révision de vie : 6
- Au caté, à l’église, en confession : 4
- Le scoutisme : 2
- Dans mes loisirs : 1
- Nulle part : 1
2. Comment tu te représentes personnellement l'Église ? 24 réponses
Comme une maison, un lieu où l'on peut être soi-même, une famille aux ramifications diverses et avec beaucoup de tensions. L'Eglise est pour moi un soutien, une source ; un groupe de personnes unies autour d'une même croyance, de valeurs comme l'entraide et le partage.
Comme une communauté, un lieu de partage et d'expérience de vie collective, des communautés de communautés vivant du partage à la suite de Jésus.
C'est une communauté universelle, qui nous aide à suivre le Christ, en nous donnant des sacrements et des missions.
C'est quelque chose qui ne vit pas avec son temps, un peu vieux jeu, qui n'assume pas ses actes, qui dit de belles paroles mais ne les suit pas, …avec beaucoup de personnes pécheresses.
Cela reste un lieu vieillissant dans mon imaginaire.
Comme une institution qui n'évolue pas avec son temps.
Une religion, une tradition familiale.
J’ai toujours aimé être au sein de l’Eglise et les missions menées par celle-ci sont importantes à mes yeux.
L’église ne se rattache pas à un bâtiment. Pour moi, l’Eglise c’est une personne ou un groupe de personnes qui cherche la volonté de Dieu et qui aspire à lui ressembler et à être en relation à et avec lui.
Belle et sainte, remplie de charité à donner, une immense tradition, à la fois belle et pensante. Une volonté commune d'un idéal. La recherche du bien, avec de très belles valeurs.
C'est aussi les églises, à demi sombres, calmes, hors du temps.
Un endroit calme pour prier, un lieu de recueillement et de célébrations diverses.
3. En tant que jeune, est-ce que je me sens entendu(e)/pris(e) en compte par l'Eglise ? Pourquoi ? 24 réponses
Oui, toujours à l'écoute
Oui, car il y a des séances où l'on parle de ce que l'on ressent personnellement. Les autres personnes peuvent intervenir.
Oui, par exemple dans la confession ou bien dans l'aumônerie lycéenne de la paroisse.
Oui car il y a dans ma paroisse des groupes d'aumônerie, la messe des jeunes mais je pense qu'on devrait plus s'investir.
Oui car je trouve que l'Eglise est très présente pour les jeunes et organise beaucoup de choses pour nous !
Tout dépend l’église, mais oui je me sens entendu car mes questionnements ont des réponses, mes doutes sont effacés et ma foi est renforcée.
Oui car de nombreux mouvements, existant au nom de l'Eglise, offrent aux jeunes des lieux d'écoute et de partage, comme la JIC par exemple.
Comme adulte, il arrive que l'on soit pris en compte surtout lorsque l'on a des compétences spécifiques.
Pas spécialement. Ça dépend des paroisses. Certaines sont plus accessibles que d'autres.
Non, c'est un genre de secte, car tout cela est de trop et mes opinions ne conviendraient pas forcément.
Non, et cela fait longtemps, c'est pourquoi je ne vais plus à la messe. J’y vais de temps en temps, quand j'en ressens une envie, au temple. Sinon je me suis tourné vers le bouddhisme : une croyance où je suis vraiment libre !
Non, car l’Eglise actuelle n'accepte pas toutes les orientations de chacun.
Les jeunes ne sont pas vraiment pris en compte, particulièrement les jeunes filles
Pas vraiment, les décisions se font à un autre niveau
Je ne suis plus jeune mais je ne suis pas sûre que l'Eglise les prenne en compte.
Je trouve que l’on va en s’améliorant mais qu’il y a souvent un reste de mise à l’écart, à cause du préjugé
de la jeunesse, je pense. Mais de nombreuses Églises font des efforts sur ce sujet et je le salue.
Oui. Mais j'ai parfois l'impression de ne pas être sur la même longueur d'onde. Il y a un gros côté de tradition, là où on attend juste un peu de philosophie, une réponse qui ne soit pas toute faite.
Oui et non, car il y a beaucoup de choses organisées pour les jeunes, mais dans le même temps, il reste pas mal de choses inadaptées.
4. Quand vous entendez parler de l'Eglise, quels mots ou quelles images vous viennent dans la tête et/ou dans le cœur ? 22 réponses
Le Christ et son message, Jésus, Dieu, la Lumière du ciel.
Universelle, témoins, valeurs, communauté et entre aide, amitié, partage, foi, sécurité, chrétienté, amour, charité, grande famille unie, vivre ensemble, paix.
Un lieu, une volonté de communion, une idée de partage, une aide aux plus pauvres.
Je pense aux missions que j’ai pu réaliser avec l’Eglise, je pense au bâtiment église qui est dans mon village et les souvenirs que j’en ai.
Je vois l'image de ma paroisse, et de chacun des fidèles que j'y rencontre.
Croyance, hostie, prière/prier, prêtre/ curé, messe.
Une mère à aimer et qui aime ses enfants.
Mouvements, rassemblements, les amis rencontrés dans le cadre de mouvements chrétiens.
Rigolade, honte, Une institution enfermée dans ses contradictions
L’image des prêtres pédophiles, de l'inquisition et d'autres choses inexplicables et inacceptables.
Ça dépend des jours... Pour être honnête pas quelque chose de glorieux. Je sais que ça a changé depuis le temps mais je ne peux pas m'empêcher de penser à toutes les personnes massacrées au nom de la religion et les pauvres gens affamés à force de payer des impôts au clergé... C'est sûrement très bête de ma part mais c'est comme ça.
Aussi, petite j'ai été forcée d'aller à l'église et avoir des cours et tout et je n'ai jamais senti de connexion avec l'Eglise. C'est expliquer peut-être pourquoi je ne me sens pas à l'aise.
Des magnifiques tableaux avec des cadres dorés, la croix, l’architecture, l’histoire.
III- Pour une Eglise synodale
1. Avec qui "marches-tu" ? Quelles sont les personnes avec qui tu mènes des projets pour les autres et pour la planète ? 24 réponses
2. Dans votre Eglise locale, comment ce "marcher ensemble" se passe-t-il ? 15 réponses
Plusieurs personnes n’ayant pas ou plus de contact avec l’Eglise locale ont répondu qu’elles ne savent pas comment le « marcher ensemble » se passe. D’autres encore affirment que cette marche se fait difficilement ou bien même pas du tout dans leur paroisse.
Pour d’autres, cette démarche se vit en réfléchissant à des choses que l’on pourrait améliorer et en les proposant. Certains projets sont à l’initiative des prêtres.
Ce « marcher ensemble » se vit par de l’entraide locale comme par exemple des maraudes, des engagements au sein de la paroisse, mais aussi des moments en aumônerie, en pèlerinage, en paroisse et en mouvement.
Pour d’autres, le « marcher ensemble » qu’ils ont connu dans leurs paroisses étant petits n’est pas le même dans les villes où ils font leurs études et ce décalage est parfois trop grand pour y retrouver un groupe de confiance. Il parait aussi difficile pour certaines personnes de « marcher ensemble » tant les sensibilités de tous sont nombreuses et variées.
3. À quelle occasions rencontres-tu des chrétiens ? 23 réponses
Certaines personnes qui ont répondu rencontrent des chrétiens lors des messes dans leur paroisse, au catéchisme pour celles et ceux qui sont en parcours vers un sacrement, lors de pèlerinage et notamment le « Pelé Jeune ». C’est aussi le cas en participant à la chorale et aux différentes manifestations proposées dans leurs paroisses.
Pour certains, seuls les grands événements (comme les enterrements) se déroulant à l’église leur permettent de rencontrer d’autres chrétiens.
Pour d’autres, ils rencontrent des chrétiens à travers différents mouvements comme la JIC (Jeunesse Indépendante Chrétienne), les Scouts de France ou d’Europe, l’ACI pour les accompagnateurs (Action Catholique des mouvements Indépendants) ou bien encore à Taizé.
Pour d’autres encore, ces rencontres se font dans le cercle familial et/ou amical. Il peut aussi y avoir des rencontres durant les études et au travail mais cela semble plus rare.
4. Dans la vie de l'Eglise, est-ce que tu trouves qu'il y a des personnes/groupes absents, exclus ? Lesquels et pourquoi ? 24 réponses
Certaines personnes disent que nous sommes tous égaux dans l’Eglise.
De nombreux autres évoquent l’absence de la communauté LGBT+ qui ne peut pratiquer librement et véritablement avec les autres car ils ne sont pas reconnus par l’Eglise et jugés par certains. Les textes sacrés ne disent-ils pas que nous ne devons pas être jugés ? Pour les jeunes qui vivent cela, il est difficile d’en parler dans son parcours ecclésial et de ce fait une brèche s’ouvre entre ce que le jeune vit et ressent et ce qu’il peut « montrer » en Eglise. Certains reconnaissent que des prêtres dans les paroisses locales font des efforts pour accepter davantage cette communauté mais que c’est encore loin d’être la majorité.
Pour d’autres il faudrait redonner de l'entrain aux paroisses reculées où il y a souvent des personnes moins dynamiques du troisième âge. Parfois les personnes âgées ne sont pas assez entourées. La différence d’âge ne devrait pas être un frein mais une force.
Les plus pauvres et les gens plus simples doivent aussi être accueillis en Eglise comme tout le monde, que l’on soit une Eglise de campagne ou bien de très grandes villes.
Pour d’autres le fait que les divorcés ne soient plus acceptés, que les remariages ne peuvent pas se faire est inacceptable. Parfois c’est punir une personne pour la faute de l’autre (exemple avec l’adultère).
Certains entendent le message chrétien mais ne se retrouvent pas dans le fonctionnement ecclésial qui n’arrive pas à donner une place à chacune et chacun ; qui veut une uniformité qui ne correspond pas à ce que les gens peuvent vivre.
Pour d’autres encore, ce sont les femmes qui sont mises de côté dans l'Église. Pourtant très présentes en tant que paroissiennes, d'un point de vue laïc (assister à la messe, participer à la vie de la paroisse, participer à des associations, coopératrice de la pastorale, accompagnatrice de mouvement...) mais dès qu'il s'agit de la vie consacrée, à part être religieuse, elles sont coincées. Elles n'ont pas de représentation dans l'église alors que les femmes dans la religion catholique sont présentes et ont un rôle à jouer (je pense à Marie mais ce n'est pas la seule). La hiérarchie de l'Eglise est constituée uniquement d'hommes. Ne serait-ce qu'au niveau des prêtres. Cela semble difficilement compréhensible et cela produit des situations '' cocasses'' où un prêtre (qui n'a donc jamais eu de menstruations de sa vie) se permet d'expliquer à des femmes (et de les contredire) sur la gestion des menstruations et de la contraception au moment de la préparation au mariage. Plus qu'une absence du groupe féminin, il y a un déséquilibre entre les pouvoirs de chaque groupe. Cela reste une institution patriarcale.
Certains pensent enfin qu'il y a une place pour chacun mais qu’elle est difficile à trouver. L'accueil n'est pas le même partout. De ce fait, beaucoup pensent qu'ils n'ont pas leur place dans l'Eglise. Cela touche tous les âges et les styles de vie. Il n’y a pas forcément de groupes exclus, mais plutôt des groupes qui ne viennent pas. Être croyant n'est plus du tout à la mode en France. Alors, souvent, les gens ne s'en approchent pas. Finalement, quand on ne connaît pas du tout, ou mal, assister à une messe peut faire peur quelque part. Voir toute une foule réciter la même chose peut être très impressionnant. Alors ces personnes préfèrent ne pas trop s'approcher de cette religion qu'ils ne connaissent pas bien. Cela peut se comprendre mais c'est dommage qu'ils le fassent par méconnaissance. Comment pouvons-nous les rejoindre là où ils sont ?
5. Comment là où tu es, tu peux participer à la construction et à la transformation de l'Eglise ? Y-a-t-il des obstacles à cette participation ? 15 réponses
Certains jeunes pensent ne pas pouvoir participer à la transformation de l'Église car ils ne se sentent pas pris en compte dans les décisions, pas entendus par les prêtres mais aussi par certains paroissiens. Le manque de dialogue est un frein mais aussi la peur d’appeler au service d’un côté et la peur de l’engagement de l’autre. De plus à cause de leurs études souvent loin de leurs domiciles et donc de l’église qu’ils avaient pour habitude de côtoyer. Certains projets, beaux à rêver ne seront pas réalisables par manque de temps mais aussi de moyens qu’ils soient humains, financiers, matériels…
Pour certains encore, l’un des obstacles serait institutionnel, avec des personnes qui ne sont plus dans les Eglises locales, ni proches du peuple de Dieu, qui prennent des décisions loin de ce que peuvent vivre les gens (une hiérarchie loin de la base !).
D’autres, pensent que l'Église peut changer et que nous pouvons tous en être acteurs soit en étant force de propositions, soit en participant aux différents projets proposés. Certains insistent sur la place des mouvements dans ce changement en transmettant aux autres croyants ce qui nous anime, nos idéaux. Les jeunes peuvent s’impliquer à leur niveau, même en faisant de petites choses, l’Eglise a besoin de tout le monde (parler avec un pauvre, donner pour une action ou pour la quête, prier avec des chrétiens ou non …).
D’autres disent également que l’on peut participer à la transformation de l’Eglise en témoignant de l’amour de Dieu, de ce que l’on peut vivre en mouvement et dans sa vie de foi mais aussi en étant présent dans l’accompagnement de jeunes et/ou d’enfants en leur montrant un autre visage et un autre témoignage d’Eglise, plus ouvert et accueillant que ceux qu’ils peuvent parfois rencontrer dans leurs paroisses locales.
6. Avec qui et dans quels lieux te sens-tu le plus vivre cette fraternité ?16 réponses
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Avec mes amis, mes proches, ma famille
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Avec mes camarades de classe, à l'école, dans ma prépa (publique), en colonie…
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En mouvements, à la JIC, en équipe de révision de vie, chez les Scouts et Guides, avec ma cheftaine, en aumônerie.
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Dans les groupes de jeunes chrétiens lorsque l’on mène des missions à travers la France
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Avec mes amis catholiques
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Dans les groupes qui se retrouvent régulièrement à condition qu'ils ne se renferment pas sur eux-mêmes
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Avec toutes les personnes qui croient en Dieu et qui ont envie de marcher avec lui, et dans n’importe quel endroit car l’endroit ne compte pas.
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Lors de pèlerinages, lieu de rencontres avec d’autres.
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Dans les bâtiments de l'Eglise qui sont majestueux, et transmis au fils des siècles !
IV-L'Eglise de demain : rêver et espérer
1. Est-ce que tu participes à la vie de ta paroisse, de ton diocèse ou bien d'un mouvement ? De quelle manière ? 22 réponses
Bon nombre de jeunes ne participent pas actuellement à la vie de leur paroisse pour plusieurs raisons : soit parce que ce n’est pas possible du fait de leur études ou bien de leur installation dans un nouveau lieu qui les obligent à rechercher une paroisse d’accueil.
D’autres jeunes participent en étant investis en mouvement ou bien simplement dans son équipe de relecture de vie (Scouts, JIC …), en faisant des maraudes ou d’autres actions humanitaires.
Certains sont aussi engagés dans l’intergénérationnel en allant visiter les personnes âgées, les emmenant à la messe … D’autres encore sont investis en tant que servants d’autel, choristes, lecteurs ou bien sacristains. Pour d'autres, leur participation est centrée sur l’accompagnement (coopératrice, accompagnement de groupes de relectures, d’adultes …)
2. De quoi est-ce que tu rêves pour l'Église ? L'Église Universelle et ton Eglise locale. 24 réponses
Nous rêvons d’une Eglise pour tous ! Une Eglise universelle qui accepte tout le monde quelles que soient nos différences (Divorcés -remariés, familles recomposées, ethnie, sexe, orientation sexuelle…), une ouverture à et pour tous, une réelle fraternité…
Une Eglise à moderniser, avec plus d’ouverture sur les enjeux contemporains, une implication dans les combats écologiques et sociaux de notre temps, une Eglise qui laisse de la place aux femmes et qui sorte des carcans vieux jeux ; une Eglise qui puisse prendre chacun en compte, hommes et femmes en complémentarité et en égalité avec un réel partage et une réelle coresponsabilité.
Une Eglise où on laisse une plus grande place aux plus pauvres et aux témoignages de l'amour extraordinaire du Christ pour nous !
Peut-être faudrait-il plus de propositions pour que les jeunes aient des missions définies au sein des paroisses familiales pour témoigner de leur engagement auprès des enfants qui vont devenir plus grands.
Qu'il y ait plus de jeunes. Souvent aux messes, les seuls jeunes qui sont présents sont les confirmants.
« Je rêve d’une Eglise où les prêtres pourraient se marier devant le Dieu qu'ils ont choisi d'aimer plus que tout ».
« Je rêve d’un Eglise où se vivrait une conversion plus évidente des évêques ! »
« Je rêve que l'Eglise lise les textes sacrés et nous les expliquent tels qu'ils sont et pas de façon détournée que certaines personnes ne comprennent pas.
Je rêve que l'Eglise fasse ce qu'elle dit ou plutôt li dans les Ecritures, que nous puissions tendre à avoir et comprendre cette relation avec Jésus.
Je rêve d'une Eglise qui sache témoigner de l'amour de Dieu par sa foi et malgré ses péchés...
Que chaque baptisé puisse trouver sa manière de suivre Jésus.
S’il y a un reproche que je pourrais faire c'est que souvent, dans les homélies ou dans des textes, il y a l'idée que notre époque est troublée et que c'est la crise. C'est vrai dans une certaine mesure. Mais chaque époque a eu ses problèmes et les Hommes sont toujours les mêmes.
Aujourd'hui la foi n'est plus à la mode mais était-ce mieux avant où l'Eglise était une puissance économique et sociale et où on allait à la messe parce que tout le monde y allait ? Et puis, il y a eu des périodes encore plus sombres que la nôtre. Il est nécessaire de savoir tirer des enseignements du passé mais il faut quand-même regarder devant soi. Voilà. Peut-être que ce que je raconte est naïf. »
3. Comment faire pour que l'Église soit plus synodale (pour qu'on puisse avancer tous ensemble) ? 19 réponses
Dans un premier temps, s'écouter, se parler, oser aller à la rencontre de l’autre, s'entraider : être à l'écoute, favoriser un vivre ensemble respectueux et bienveillant pour que chacun puisse trouver sa place.
Demander l'avis de tous ceux qui en font partie comme c'est le cas avec ce questionnaire, mettre en place des tables rondes, des temps de réflexion avec des personnes qui représentent l'Eglise (laïques et consacrées, hommes et femmes de tous âges) qui proposeraient des changements, des points à améliorer.
Et aussi informer, sensibiliser les gens sur la situation actuelle de l'Eglise
Dans un second temps, pouvoir avoir une institution moins hiérarchique et plus paritaire, une institution qui n'a pas seulement pour vocation l'évangélisation mais des notions plus simples et fondamentales du vivre ensemble même si les opinions diffèrent, une institution où l’on rétablit une égalité homme-femme jusque dans le partage du pouvoir.
Nous avons besoin qu'il n'y ait plus d'hypocrisie et que tout le monde écoute tout le monde, de ne pas perpétuer des situations parce qu'on "a toujours fait comme ça", d’évoluer en même temps que le monde change et progresse, que toutes les classes d'âge soient représentées, de nous connecter, de changer le format des messes pour attirer les jeunes générations.
« Je pense que les discours doivent s’ouvrir (le Pape actuel fait très bien cela) et que le message de l’Eglise qui est un message de pardon et de tolérance s’applique à tous, que les Églises ouvrent leur porte à tous sans distinction de genre, de sexualité, de couleur de peau, etc. »
Il faut arrêter de faire de la mise en boîte (ségrégation dans l’Eglise) pour que tout le monde puisse se rapprocher de Dieu par le biais de Jésus simplement comme Il l’a dit dans la Bible
Nous avons besoin d’avancer dans le même rythme de prières, de prier et d’agir en se donnant entièrement ! Aimer c'est tout donner !
Il faut « changer votre façon de faire pour que les jeunes comme moi ne quitte pas l'Eglise. Parce que ce ne sont pas mes croyance que j'ai quitté, c'est l'Eglise. Et j'ai trouvé ma place ailleurs !!!!! »
4. Pour toi, qu'est-ce qu'il faudrait inventer pour l'Église ? Est-ce que tu serais prêt/e à t'engager pour cela ? De quelle manière ? 24 réponses
Pour certains, l'Eglise est comme elle est depuis des siècles. Il n'y a rien à changer parce que c'est un ensemble qui crée cette seule entité. Il faut juste faire un remaniement, poser les murs, changer les positions ; amener des jeunes aux commandes et aussi des femmes (il n’est marqué nulle part que les prêtres, évêques et papes ne devaient pas être des femmes !)
Il n'y a rien à inventer, il faut juste être juste, égaux envers les autres, être correct. Ne pas être moderne et à la mode. Mais être dans le monde actuel !
« Ce qui serait super intéressant c'est que des religieux (bien formés) passent dans les classes de lycée public (organiser ça avec les autres religions pour respecter la laïcité), 1 h, juste pour expliquer quels sont les grands organes de l'Eglise et en quoi elle croit dans les grandes lignes. Ce temps serait pour expliquer pas pour convaincre. Parce que la plupart du temps, les gens ne connaissent pas vraiment ce qu'est l'Eglise, ils l'imaginent à travers les cours d'Histoire (inquisition, croisades) où les médias (qui ne sont pas tellement objectifs). Par exemple, lorsque l’on parle du carême à quelqu’un, il faut dire que c'est un genre de ramadan, sinon, il ne comprend pas ».
Pour d’autres encore, rien n’est à inventer, il suffirait de reprendre les textes des évangiles car ce qui est attendu de nous y est marqué.
Pour d’autres, il faudrait que l’Eglise perde son image vieillissante pour donner aux gens l’envie d’y venir. Ne pourrait-on pas demander aux jeunes ce qu’ils imaginaient ? « Mettre en place des tables rondes serait une bonne idée, le même thème pourrait alors être réfléchi dans les paroisses/mouvements mais aussi au niveau des diocèses, des dicastères…Nous verrions alors les différences et les points communs, vers quoi le plus grand nombre aurait envie d’aller. »
Beaucoup de jeunes pensent pouvoir participer à la vie de leur Eglise locale mais pas plus loin. Certains proposent des évènements dédiés aux enfants pour leur « inculquer » les valeurs chrétiennes. Mais aussi des célébrations plus accessibles aux jeunes d’aujourd’hui. La complexité est de chercher des manières de moderniser l’Eglise, tout en conservant ses traditions millénaires, afin d’en faire un sujet qui touche le plus grand nombre.
Pour d’autres encore, il faudrait que l’Eglise ouvre son regard vers l’autre, pour s’ouvrir aux différences afin de revenir aux premières valeurs transmises par l’Evangile et non un discours à la recherche de pouvoir, de domination et moralisateur. Certains se sentent prêts à s’engager et à s'investir pour une Eglise plus engagée et ouverte, ils y travaillent déjà pour certains dans leur vie (mouvement, amis, famille…). Un concile où tous seraient représentés serait l’idéal.
Conclusion
Quand des rêves, en particulier celui de participer pleinement à la mission de l’Eglise, surtout auprès de « celles et ceux qui sont loin », deviennent réalité, avec la reconnaissance de leur engagement ecclésial par les instances les plus hautes de l’Eglise Universelle.
Plusieurs témoignages ressaisis dans ce document, soulignent l’urgence de changer plein de choses (mentalités, structures, modes de fonctionnement...) pour que l'Eglise soit réellement, comme beaucoup en rêvent, l'affaire de toutes et tous, prêtres, évêques, femmes, hommes, enfants, jeunes... et qu’elle ne fasse pas seulement pour, mais avec, en misant sur les jeunes et les enfants.
C’est la formidable expérience qu’ont vécue plusieurs jeunes, responsables de la JIC, en janvier dernier avec les autres délégués de l’Action Catholique de France, lors de leur visite à Rome.
Dès le 12 janvier ils ont été reçus longuement par le Cardinal Parolin, qui les a confirmés dans leur mission d’apôtre en les qualifiant de " fer de lance de l'Eglise pour pénétrer dans les lieux où elle n'est pas présente !"
Dès le lendemain c’est le Pape François lui-même qui les a reçus en soulignant les enjeux de leur engagement ecclésial et en leur exprimant sa confiance et sa reconnaissance.
« Vous avez justement choisi comme thème de votre pèlerinage : “Apôtres aujourd’hui”. Je voudrais réfléchir avec vous sur notre appel à être effectivement apôtres aujourd’hui, à partir de l’intuition que vous a laissé l’une des grandes figures de l’Action Catholique, l’abbé Cardijn : la “révision de vie”. Lorsque les disciples cheminent avec Jésus sur le chemin d’Emmaüs (cf. Lc 24, 18-35), ils commencent par se souvenir des évènements qu’ils ont vécu ; puis ils discernent la présence de Dieu dans ces évènements ; enfin, ils agissent en repartant annoncer à Jérusalem la Résurrection du Christ. Voir, juger, agir : vous connaissez bien ces trois mots ! »
« Les personnes - et je pense plus particulièrement aux jeunes - que vos mouvements rejoignent ne sont pas les mêmes qu’il y a quelques années… C’est votre mission, comme Action catholique, de les rejoindre tels qu’ils sont, de les faire grandir dans l’amour du Christ et du prochain, et de les porter à davantage d’engagement concret pour qu’ils soient les protagonistes de leur vie et de la vie de l’Eglise, afin que le monde puisse changer.
Merci, chers amis, merci de tout cœur pour votre service généreux dont l’Eglise a plus que jamais besoin, en ce temps où je souhaite tellement que chacun trouve ou retrouve la joie de connaître l’amitié du Christ et d’annoncer l’Evangile.